Casablanca, capitale économique du Maroc, est la ville la plus peuplée du pays, comptant environ 3 millions d’habitants. Ceci explique le nombre important de voitures. En effet, selon l’Économiste et d’autres sources, il y existe 1.5 millions de voitures, dont environ 6500 grands taxis.
Quelles sont les conditions de travail de ces conducteurs de taxi ? Qu’en pensent les usagers ? Quelle est la valeur actuelle de ce parc automobile ? Quel type de conducteur est le casablancais et quelles sont les positions du Gouvernement dans ce dossier ? Autant de questions auxquelles nous allons tenter d’apporter des éléments de réponse.
Pour les conducteurs des taxis casablancais, le travail n’est pas synonyme de plaisir, les routes étant quasiment impraticables. Défoncées, trop étroites, salissantes, les voies urbaines méritent un plan de rénovation. Pour les usagers aussi, prendre un taxi à Casablanca n’est vraiment pas très agréable. Ils endurent chaque jour la pollution, le vieillissement du parc automobile, le mauvais état des routes, le danger… Ces problèmes deviennent d’ailleurs aussi le lot quotidien des autres modes de transport urbain et donc de la majorité des habitants de l’agglomération.
A y regarder de plus près, ces fameux taxis Mercedes Benz 240D datant des années 80, de couleur blanche et véritables figures d’antiquité sont généralement en très mauvais état. La valeur de cette vieille flotte automobile est insignifiante. La vétusté et le manque d’entretien des véhicules représentent un véritable danger mortel.
Il faut aussi sensibiliser les conducteurs marocains au respect du code de la route. En effet, pour le conducteur marocain en général et le casablancais en particulier, la route lui appartient. Brûler un feu, mettre en danger piétons et cyclistes, ne pas respecter les limitations de vitesse et les distances de sécurité sont des infractions quotidiennes contre lesquelles il faut impérativement lutter. Les chiffres montrent que les routes au Maroc sont particulièrement sanglantes. Plus de 4 000 Marocains y meurent chaque année et plus de 15 000 restent handicapés à vie.
Il est donc primordial pour la ville de Casablanca de revoir sa politique de mobilité urbaine en rénovant et restructurant le réseau routier et en actualisant ses taxis.
Les ministères de l’Intérieur et des Finances ont mis au point un programme de renouvellement du parc automobile des grands taxis, avec le soutien de l’Etat. Ce plan propose une prime de 50.000 Dirhams aux propriétaires de vieux taxis pour les mettre à la casse. Et aussi en collaboration avec Renault Maroc qui subventionnerai à hauteur de 10.000 Dirhams. Conditions : les véhicules doivent être âgés de plus de 10 ans et avoir servi de taxi durant les 3 dernières années précédant la date du dépôt du dossier. Le taxi-man aura le choix entre les modèles Dacia Logdy et Renault Trafic.
Des avantages sont aussi offerts par les constructeurs, dont des remises substantielles sur les pièces de rechange, la main d’œuvre ainsi que la priorité lors des entretiens (sans rendez-vous). Pour le financement, un partenariat avec Wafa-Salaf permettra un prêt à concurrence de 60% pour l’achat du véhicule.
Au niveau environnemental, le renouvellement du parc automobile des grands taxis pourrait participer activement à l’amélioration de la qualité de l’air qui est fortement dégradé par les émissions toxiques de ces vieux pots d’échappement.
La sécurité de tous les usagers serait quant à elle grandement renforcée et le confort serait amplement meilleur.
Ce programme semble encourageant et pourtant les professionnels le boudent. La coordination qui regroupe une trentaine d’associations et de syndicats des professionnels du transport refuse catégoriquement les dispositions du projet. Selon son coordinateur Abderrahmane CHAFAI, qui conteste le montant de la prime à la casse, certains de ces véhicules utilisés peuvent coûter jusqu’à 100.000 Dirhams. Comme le souligne Mr.CHAFAI, un préaccord avait été fixé par les deux parties, proposant l’octroi d’une prime pouvant atteindre les 130.000 Dirhams. D’autre part, les taxi-men trouvent aussi que la subvention est faible, en regard des charges qui ne cessent d’augmenter, du loyer à verser mensuellement au propriétaire de l’agrément et du prix du carburant de plus en plus élevé.
Affaire à suivre donc…
Rappel: ce projet concerne 45.000 taxis dans tous le Maroc, dont la moyenne d’âge dépasse les 30 ans selon le ministère de l’intérieur.
Je vous invite à nous donner votre avis à ce sujet :