Bien que le constructeur automobile français PSA / Peugeot-Citroen nie négocier pour une usine d’assemblage low-cost au Maroc, des sources du marché confirment que « des discussions sérieuses sont en cours entre les responsables marocains et plusieurs constructeurs dont PSA. »
Il est logique pour PSA de produire des voitures au Maroc. Son rival français Renault possède déjà une usine sur Tanger. On parle aussi d’un centre de recherche et de développement au Maroc pour aider l’entreprise à servir les marchés du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord plus efficacement et ajouter de la saveur plus locale à leurs voitures.
Le chef de la direction financière du PSA Jean-Baptiste de Chatillon a dit quelque chose révélante au début de cette année. Il a confirmé que l’entreprise « ne peut pas continuer de vendre des voitures en Turquie ou en Afrique du Nord qui ont été faites en France ou dans la zone euro ». Le PDG Carlos Tavaris s’est engagé à réduire les coûts et de retourner le constructeur automobile à but lucratif. Il prévoit de le faire par l’externalisation et montage de voitures dans des endroits low-cost comme le Maroc. On sait que cette approche peut être le seul moyen de sortir pour PSA qui a été dépendante de l’Europe et d’un segment mid-market qui a souffert pendant l’actuelle récession concernant la demande et les prix.
Alors que Renault a trouvé son salut dans la ligne de production low-cost Dacia, la Peugeot 301 et Citroën C-Elysée sont les modèles les plus proches que la société a actuellement à offrir. Les deux voitures sont construites en Espagne sur les architectures réduites des modèles plus coûteux.
Le défi devient de plus en plus difficile pour Peugeot avec l’annoncement de Renault-Tanger de son plan de produire des “Ultra low-cost » véhicules pour les marchés européens et africains. La décision finale devrait être prise en ce mois par le PDG de Renault Carlos Ghosn. Après le succès de sa marque Dacia et ses modèles à bas prix, le groupe français Renault envisage maintenant de produire des « ultra low-cost » avec le lancement de quatre modèles plus petits, avec un prix qui ne dépasse pas 400000 DH (35000 €).
La question de déplacer la production hors de l’UE, et la France en particulier, reste très sensible pour les syndicats et le gouvernement français, en particulier avec le taux de chômage qui a atteint les 10 %. Les plantes de la compagnie à Rennes et à Poissy restent vulnérables à des nouvelles coupes dans l’avenir. Cela explique l’hésitation de commenter sur ce plans au Maroc publiquement.
Il peut être intéressant pour le GCC de commencer à formuler des plans pour offrir un programme de mesures incitatives pour les constructeurs automobiles à les inciter à mettre en place des plantes dans la région. La région de Tanger est l’hôte de quelques-unes des plus grandes installations du monde en aluminium, les produits pétrochimiques et d’autres produits industriels et de l’énergie. Le Maroc dispose également d’une demande dynamique pour environ un million de voitures chaque année. Il semble naturel que la prochaine étape devrait être la mise en place d’une usine d’assemblage pour servir les marchés régionaux.
Mise à jour :
PSA / Peugeot-Citroën a dévoilé ses plans pour construire une usine marocaine de 557 millions d’euros à Kénitra, comme le constructeur cherche à réduire les coûts de production et sa dépendance à l’Europe.
L’usine commencera l’assemblage des berlines compactes et des citadines pour l’Afrique et le Moyen-Orient en 2019. On prévoit une capacité de production annuelle initiale de 90.000 véhicules qui pourra aller jusqu’à 200.000 véhicules d’ici à 2023, a déclaré le PDG Carlos Tavares après la signature de l’accord d’investissement au palais royal à Rabat le vendredi 19 juin 2015.
Les modèles construits au Maroc sont susceptibles de remplacer la Peugeot 301 et la Citroën C-Elysée produites à Vigo, en Espagne. Ils seront construits sur une nouvelle architecture de véhicule low-cost, CMP (anciennement appelée EMP1), développée avec son partenaire chinois Dongfeng.